La coupe des confédérations va servir une nouvelle fois de test à l'arbitrage vidéo. Hier lors du match Portugal-Mexique, l'arbitre y a eu recours à deux reprises, et je dois avouer que le système montre déjà ses limites.
Au rugby c'est l'arbitre qui peut décider ou non de faire appel à la vidéo pour valider un essai ou pour revoir une action dangereuse. S'il est persuadé qu'il y a essai, c'est à lui et lui seul de prendre la décision de le valider, même s'il se trompe. Au foot pour le moment ce n'est pas l'arbitre du match qui décide de faire appel à la vidéo, mais c'est l'arbitre vidéo qui émet ses doutes. Cela a son importance sur la durée de réaction et la compréhension des joueurs comme du public. Après un but litigieux un arbitre devrait siffler immédiatement et faire le signe de la vidéo, comme au rugby. Hier Pepe a ouvert le score pour le Portugal, puis plusieurs secondes après la célébration on a vu l'arbitre Nestor Pitana toucher son oreillette, dans l'attente d'une décision. Il a fini par siffler l'annulation du but en faisant le geste de l'écran. Les téléspectateurs ont eu droit à un bandeau indiquant l'annulation suite à l'arbitrage vidéo sans jamais avoir pu revoir les images. On imagine le scandale que cela provoquerait lors d'une coupe du monde.
Après le 2e but portugais, nouveau moment de flottement, l'arbitre s'arrête et met une nouvelle fois la main sur son oreillette. Il valide finalement le but. Est-ce que l'arbitre vidéo a appuyé sur le bouton par erreur, ou est-ce qu'il avait un doute et souhaitait revoir les images ? Ces quelques secondes ont prouvé que la vidéo n'était vraiment pas au point, voire qu'elle était insupportable, tant pour les joueurs sur le terrain, pour les téléspectateurs ou pour les parieurs. Il est nécessaire avant de l'adopter définitivement de revoir les conditions de son utilisation. Il ne faut pas que ce soit systématique, elle doit être utilisée en cas de doute de l'arbitre central ou de contestation de l'équipe adverse, ainsi que pour punir des comportements dangereux ou des tricheurs. L'arbitre quant à lui devrait siffler le recours à la vidéo avant de valider le but, sans attendre que l'arbitre vidéo lui demande du temps pour revoir les images. S'il prend la décision de valider le but, l'arbitre vidéo ne doit pas intervenir. Ce que je ne trouve pas très juste pour finir, c'est qu'un but peut être annulé avec l'appui de la vidéo pour un hors-jeu oublié, mais lorsqu'un hors-jeu est sifflé à tort alors qu'un attaquant filait seul au but, on ne s'en remet qu'à l'arbitrage humain. Il faudrait dans ce cas inciter les arbitres de touche à laisser davantage l'action se poursuivre quand le hors-jeu paraît limite, et demander sans attendre une vérification vidéo si le but est marqué.
Et vous, êtes-vous convaincu pour le moment par l'arbitrage vidéo ?